Et le réchauffement climatique dans tout ça ?

Les derniers jours ont été bien frais pour la période sur la France et la fraîcheur pourrait même encore s'accentuer la semaine prochaine, de plus un temps humide récurrent concerner notre pays depuis le mois de mars avec de fréquentes perturbations. Ce printemps contraste donc fortement avec les années précédentes et ce temps perturbé et relativement frais pourrait presque nous faire oublier la question du réchauffement climatique qui reste plus que jamais d'actualité.

Lorsqu'on regarde la carte des anomalies de températures sur la planète en cette mi-mai, on trouve des zones plus froides que la normale et d'autres, plus chaudes (notamment dans le Nord du Canada).

Carte des anomalies de températures sur la planète au 14 mai 2023

 

Des températures qui augmentent continuellement à l'échelle du globe

 

Les températures sont en constante augmentation à l'échelle de la planète depuis les années 1920/1930 avec une température moyenne ayant augmenté de +1,1/+1,2°C par rapport à la moyenne de référence de l'ère préindustrielle (1850-1900). Si cette hausse restait encore relative entre 1930 et 1970, celle-ci s'est largement accélérée à partir des années 1980, se poursuivant jusqu'à aujourd'hui et s’accentuant même encore même entre 2010 et 2020.

 

Evolution des températures dans le monde depuis 1850 par rapport à a moyenne de l'ère préindustrielle (1850-1900) -World Metorological Organization

 

La hausse des températures mondiales s'accélère en effet depuis plusieurs années, les 8 dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées à l'échelle de la planète et nombreux ont été les records de chaleur, les canicules exceptionnelles, ou encore les périodes de sécheresse extrême en France comme dans le monde entier.

 

La France observe le même constat que le reste du monde avec une hausse des températures s'étant nettement accentuée depuis les années 1980 mais également une accélération de cette hausse durant la dernière décennie. Les températures moyennes ont augmenté de près de 2°C sur notre pays par rapport à la moyenne de référence 1961-1990 et cette augmentation de températures ne cesse de se poursuivre, l'année 2022 fut par ailleurs la plus chaude jamais observée en France.

 

Evolution de l'indicateur thermique des températures moyennes en France depuis 1900 - Météo-France

 

Une hausse des températures parfois inégale à l'échelle de la planète

 

Si l'augmentation des températures est généralisée à l'échelle du globe, des disparités sont toutefois observées en fonction des régions. Les pôles et notamment le pôle Nord se réchauffent par exemple plus vite que le reste du monde avec des augmentations de températures parfois supérieures à +3/+4°C.

 

Ecart des températures durant la période 2011-2020 avec la période de référence 1951-1980 - Wikipedia

 

Ailleurs dans le monde, c'est notamment sur l'hémisphère Nord que l'augmentation des températures est la plus importante mais certains secteurs se réchauffent là aussi plus vite que d'autres. Le continent européen est par exemple l'une des régions où l'augmentation des températures est la plus importante à l'échelle de la planète depuis quelques années. Depuis 5 ans, le continent observe en effet un réchauffement de +2,2°C par rapport à l'ère industrielle alors que ce réchauffement atteint +1,2°C à l'échelle de la planète, ce qui insinue que l'Europe se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde depuis plusieurs années !

 

Le continent européen n'est toutefois pas le seul « point chaud » sur terre. Le Moyen-Orient et une partie de l'Asie se réchauffent également plus rapidement qu'ailleurs. Les températures moyennes de ces régions ont par exemple augmenté de +1,5°C sur ce secteur, soit là aussi deux fois plus qu'au niveau mondial.

 

Rares sont toutefois les régions où les températures ont subi une baisse sur les 50 dernières années. Seuls certains secteurs du Nord de l'Atlantique et aux abords de l'Antarctique ont vu leur température moyenne sensiblement baisser, baisse qui reste toutefois très relative par rapport au réchauffement observé sur le reste du monde.

 

Le réchauffement devrait continuer de s'accentuer dans les prochaines décennies sur la totalité du globe -Météo-France/GIEC

 

Des disparités locales mais un réchauffement global

 

Ce n'est pas parce que des périodes plus fraîches ou froides sont observées que le réchauffement climatique doit être remis en question. Une période de fraîcheur est en effet relative par rapport à la tendance globale observée depuis maintenant plusieurs décennies.

 

Par exemple, l'été 2021 fut relativement frais et perturbé à l'échelle de la France et d'une partie de l'Europe de l'Ouest mais cette anomalie fut très localisée au niveau mondial. En effet, si le mois de juillet 2021 fut assez frais sur la France, il fut toutefois le plus chaud jamais mesuré sur terre !

Anomalies de températures en Europe et dans le monde en juillet 2021 – Copernicus

 

 

Ainsi, si le ressenti se montre assez frais sur notre pays pour un mois de mai, cette fraîcheur reste relative par rapport à d'autres régions du monde où les températures sont au contraire exceptionnellement élevées. Le Sud-Est de l'Asie vit par exemple une succession de canicules apportant des records de températures particulièrement nombreux depuis plusieurs semaines et le Nord-Ouest du Canada s'apprête a vivre une période de temps exceptionnellement chaud pour la période avec des températures parfois supérieures de 20°C aux normales !

 

 

 

A l'inverse, d'autres régions observent également des températures plus froides que la normale actuellement. C'est par exemple le cas de l'Australie où une vague de froid précoce et marquée est observée avec plusieurs records de froid observés sur l'Est du pays ces derniers jours.

 

Records de froid en matinée du 9 mai sur l'Australie – Via Twitter @BOM_Qld

 

L'occurrence de coups de froid ou de frais quelle que soit la période ou la région du monde n'a donc aucune incidence sur le réchauffement climatique et ne peut pas le remettre en question. La tendance reste bel et bien à la persistance d'une augmentation des températures dans les prochaines années, comme c'est le cas depuis maintenant plusieurs décennies.